Page 33 - Histoire de Chalon-sur-Saône
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CÉSAIRE D’ARLES
Césaire, qui est né en 470 à Cabillonum dans une famille gallo-romaine et chrétienne, va jouer un rôle éminent dans un monde déchiré par les rivalités politiques, les interprétations différentes du dogme chrétien, et violenté par les invasions. À sa naissance, Cabillonum est depuis quelques années sous la domination des Burgondes. Plus tard, alors qu’il sera évêque d’Arles, Césaire devra composer successivement avec les Wisigoths d’Espagne, puis les Ostrogoths d’Italie, enfin les Francs. Ce qui l’obsède, c’est l’unité de l’Église qui lui paraît être le seul recours contre la décadence et la barbarie.
À dix-huit ans, il reçoit la tonsure de l’évêque de Cabillonum, Silvestre, mais la vie séculière ne lui convient pas et il s’enfuit à Lérins, où saint Honorat avait fondé au début du siècle un des premiers monastères de la chrétienté. C’est en ce lieu qu’il acquiert l’essentiel de sa culture. Nommé cellerier, il s’y livre à des mortifications et veut imposer à ses frères des jeûnes qu’ils jugent excessifs. On l’envoie rétablir sa santé auprès de son parent, Éone, évêque d’Arles, qui l’ordonne prêtre, puis le nomme abbé en le chargeant de rétablir la discipline d’un monastère d’hommes.
À trente-trois ans, il est élu évêque d’Arles. Les Wisigoths l’accusent de vouloir faire passer Arles sous la domination des Burgondes et l’exilent à Bordeaux. Innocenté, il rentre à Arles où il commence la construction d’un des premiers monastères de femmes. Arles passée sous la domination des Ostrogoths, Césaire est convoqué à Ravenne. Il en profitera pour racheter la population d’Orange emmenée en captivité et rendre visite au pape qui le confirme dans ses privilèges de métropolitain.
Dans cette période trouble, où l’Église a besoin de définir son dogme, de nombreux conciles sont organisés (Carpentras, Orange, Vaison, Marseille), auxquels Césaire participe. Dans la ligne de l’augustinisme, il dénonce l’hérésie arienne qui n’accepte pas la Trinité et considère le fils de Dieu comme une créature de Dieu et non un Dieu, l’hérésie pélagienne qui accorde plus d’importance au libre-arbitre de l’homme qu’à la grâce divine et qui nie le péché originel. D’autre part, Césaire lutte avec vigueur contre les séquelles du paganisme et l’immoralité.
Il meurt le 27 août 542 à l’âge de soixante-douze ans.
Césaire d’Arles, Introduction, traduction et notes de Marie- José Delage, Éditions du Cerf.
Gérard Delannoy
notamment pour ses pièces appelées « Vintrio », du nom du monétaire, général des armées de Gontran, deux autres monétaires réputés étant Magnoaldus et Mummolus. Au revers, la croix a remplacé la Victoire ; le dessin à branches égales est particulier à Chalon, sans être toutefois unique.
Gontran est un personnage très intéressant. Doué d’un sens politique certain, il agissait à l’égal des rois francs. Après sa mort survenue en 593, le « bon roi », ainsi que l’historiographe Grégoire, évêque de Tours, son contemporain, le surnomme, fut honoré comme un saint dans l’église de Chalon, inscrit au calendrier liturgique jusqu’en 1765 (fête le 28 mars), et ce nonobstant une vie tumultueuse relatée par le Tourangeau dans son Histoire des Francs où les meurtres se succèdent. À peine son lot distribué, il destitua le patrice et le remplaça par un homme à son gré, Mummole. Il guerroya durement contre son frère Sigebert, s’empara des biens de sa belle-sœur, veuve de son autre frère Charibert, qu’il enferma dans un couvent. A-t-il pris peur ? Un dimanche, alors qu’il assistait à la messe, il se tourna vers les fidèles : « Je vous adjure, ô hommes et femmes qui êtes ici présents, de daigner me garder une foi inviolable et de ne pas m’assassiner comme vous l’avez fait récemment pour mes frères ; qu’il me soit permis au moins pendant trois ans d’élever mes neveux qui sont devenus mes fils adoptifs, afin que jamais il n’arrive ce que la Divinité éternelle de souffrirait pas, que moi étant mort et eux étant tout petits, vous périssiez en même temps
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