Page 126 - La Bourgogne de Lamartine
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conseil municipal (dont les électeurs sont deux fois plus nombreux que ceux des députés) : en 1846 comme en 1843, il comprend neuf « constitutionnels », huit « démocrates modérés » et dix « démocrates prononcés » : le maire Victor Dumay doit donc compter avec une majorité d’opposants. Dans une atmosphère assombrie par la crise sociale et morale qui a commencé en 1846, Le Courrier et les républicains assurent le succès du banquet réformiste du 21 novembre 1847 : un cortège de 2 000 personnes parti de l’hôtel d’Hernoux traverse la ville pour se rendre à la Boudronnée, propriété du brasseur Pingaud, où l’on entend en particulier les discours d’accent révolutionnaire de Ledru-Rollin et de Louis Blanc.
Trois mois plus tard, les journées parisiennes de février vont ouvrir une période nouvelle dans l’histoire politique de la cité : non certes sans difficultés, le parti républicain va s’y affirmer comme une force majoritaire, que seul le coup d’État du 2 décembre pourra neutraliser pour une dizaine d’années. Son hégémonie ultérieure sera facilitée par des changements sociaux qu’explique en grande partie une croissance économique elle-même favorisée par l’arrivée du chemin de fer. On est donc bien en droit de parler d’un tournant historique pour Dijon au milieu du siècle dernier.
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