Page 66 - Histoire de Chalon-sur-Saône
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qui est prévu et vient lui-même, en 1521, inspecter les fortifications. Les visites royales, liées au passage vers l’Italie et à l’intérêt de la stratégie locale, accableront Chalon d’un surcroît de charges.
Le boulevard de la Motte est réalisé en avril 1523. Dix ans plus tard, Saint- Laurent est renforcé de trois bastions et la porte des Chavannes reprise : devant cette lenteur, François Ier autorise prudemment la ville à relever une fois encore les vieux murs dont on ne peut se passer.
Henri II vient sur place en 1552 faire le point : on construit alors la nouvelle porte de Beaune où Bertholon, maître maçon du roi, dès l’année suivante, fait travailler en blocs énormes, à bossage. « Depuis le trépas du bon roi Louis XII, Chalon a été si tracassé par treize ou quatorze fortificateurs, tous différents en desseins, et la plupart ignorant le métier... si bien que nul ne pourrait les yeux secs contempler la désolation et ruine... ni bien prier pour ceux qui ont tant travaillé le peuple pour chose de si peu de fruit ». Les fossés sont recreusés en 1556 et adaptés aux nouveaux remparts. L’égout de Gloriette est repris. Il faut attendre les années 1560 pour, enfin, avoir un plan cohérent et le maître d’œuvre capable de mener l’entreprise à son terme. C’est un Italien, Girolamo Bellarmato, qui s’installe à Chalon et travaille surtout à la citadelle étoilée de bastions. Elle annonce, un siècle auparavant, les remparts de Vauban sur une autre frontière. Bellarmato a travaillé au Havre et un peu à Autun. À Chalon, l’ensemble grandiose double la surface fortifiée. Au sommet est le bastion Saint-Pierre qui porte aujourd’hui le château d’eau. Dessous, au nord, le bastion royal couvre la porte de Beaune et le réseau des routes détournées qui convergent là. Vers la Saône, successivement, le bastion de la Motte, « à oreillons », et, sur la rivière, celui de la Poterne. Côté sud, en descendant, on rencontre le bastion Saint-Paul, celui de la Gloriette ou de Saulx et, sur la Saône, le bastion Saint- Jean-de-Maizel. À sa construction le vieux faubourg perd 200 maisons, dont les habitants vont se loger en Gloriette.
Photo. 1 – La Citadelle construite dans la seconde moitié du XVIe siècle (gravure du XVIIIe siècle)
© SHAC (Société d’Histoire et d’Archéologie de Chalon-sur-Saône)
Cliché Dominique Geoffroy
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