Page 38 - Histoire de Chalon-sur-Saône
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par une charte qui est le premier document la concernant et il confirma en sa faveur l’usage, mieux : le monopole, d’inhumer, dans le cimetière voisin du cloître, tous les défunts chalonnais, ... et de percevoir les revenus afférents. Cette reconnaissance fut vraisemblablement précisée après que les chanoines, suivant les recommandations édictées quant à leur règle de vie, furent astreints aux dortoir et réfectoire communs : le quartier canonial se développa, réorganisant l’habitat et la voirie, formant peu à peu une ville dans la ville ; la question toutefois des sépultures allait susciter maints affrontements que nous citerons tour à tour.
Des comtes, des évêques, des ducs et des foires Chalon capétienne, Xe s.-v. 1360
L’émergence de Manassès de Vergy signe la charnière du Xe siècle : après les invasions, la fin de l’empire carolingien, un nouveau modèle d’organisation socio-politique de dessine, la féodalité. Ses fils Gales et Gilbert lui succédèrent. Le cadet était aussi titulaire des comtés d’Avallon et de Beaune, il avait, entre autres, des droits sur le Dijonnais et le duc de Bourgogne Hugues le Noir lui confia encore l’Autunois. Il fut ensuite mêlé aux vicissitudes qui secouèrent le duché de Bourgogne dont il assura finalement le principat après la mort d’Hugues et jusqu'à son décès en avril 956. Selon ses volontés, le duc de France Hugues le Grand avait la garde de ses droits, étant le tuteur de la jeune fille de Gilbert, Liégeard, promise à son cadet Otton. Sa mort deux mois seulement plus tard ruina les projets. Sans que nous sachions exactement comment, en juin 959 nous trouvons à Chalon le « très noble » Lambert, descendant des Robertiens par son père (vicomte d’Autun ?) et des Alard par sa mère. Il est conjecturable que Lambert fut installé par le roi Lothaire. Nonobstant, les agissements de celui-ci le firent rejoindre le clan des Robertiens puis soutenir le nouveau duc de Bourgogne Henri le Grand. À sa mort (février 978 ? plus vraisemblablement, 983), il fut inhumé dans le prieuré d’Orval, qu’il avait fondé près de Paray-le-Monial et où des reliques des saints Grat et Gervais avaient été déposées.
Le Xe siècle commençant avait connu non loin de là l’une de ces fondations déterminantes pour toute la chrétienté occidentale : Cluny, qui initia un premier renouveau spirituel et un premier art roman dans le mouvement bénédictin. Très vite, des monastères plus ou moins malmenés jusqu’ici lui furent confiés : ce fut le cas de Saint-Marcel, que le comte de Chalon Geoffroy remit entre 979 et 988 de sorte que l’abbé Mayeul réformât sa discipline et prît soin désormais de ses droits et possessions.
Si nous connaissons les réguliers, en revanche, les séculiers sont évanescents : à peine les évêques sont-ils mentionnés comme témoins ou garants. Ainsi, Ardradus, signalé à un concile à Chalon en 894 pour examiner les accusations pesant sur un moine de Flavigny soupçonné d’avoir empoisonné l’évêque d’Autun Adalgaire, puis à une assemblée à Saint-Marcel qui confirma diverses donations consenties aux religieux dans la région. Nous ne savons rien de Stacteus (v. 922 ?), Durand, Hugues. Gibaud (v. 938-954) soutint les moines de Tournus contre le comte de Chalon. Frotger dut n’être que prévôt de Saint-Marcel. Les données sûres
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