Page 29 - Histoire de Chalon-sur-Saône
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être dégagés mais leur étude n’est à ce jour qu’esquissée (Bonnamour 2000 (2) p. 55). D’ores et déjà on peut affirmer que nous nous trouvons là en présence de bateaux de transport à fond plat, l’un monoxyle, l’autre constitué de planches assemblées calfatées à l’aide de tissu poissé. Les éléments du chargement recueilli permettent de dater ces deux embarcations de la seconde moitié du Ier siècle de notre ère...
Les trouvailles archéologiques ne rendent que très imparfaitement compte des mouvements commerciaux, surtout au niveau quantitatif. Le transport de certains produits périssables comme le sel, les céréales, la charcuterie ou la bière en tonneaux, ne laisse évidemment que peu de traces. Seuls, dans les meilleurs des cas, subsistent les emballages abandonnés sur les sites portuaires ou dans les dépotoirs. C’est le cas pour les amphores, grands récipients en terre cuite utilisés dans l’Antiquité pour le transport de nombreux produits alimentaires, des vins bien évidemment, mais aussi de l’huile d’olive, des sauces à base de poisson (garum) ou des salaisons. Parfois estampillées, plus rarement pourvues de mentions peintes précisant leur contenu, leur origine, voire le nom de l’expéditeur, ces amphores, trouvées par dizaines de milliers, à l’état de fragments, dans le lit de la rivière, constituent donc une source d’information privilégiée. La majeure partie d’entre elles se rapportent à des récipients ayant contenu des vins originaires d’Italie ou du sud de la Gaule ainsi que des huiles d’olive provenant de la péninsule ibérique. D’autres ont une origine méditerranéenne plus lointaine...
Nous avons vu que les céramiques fabriquées à Chalon étaient essentiellement des céramiques utilitaires. Les céramiques fines, souvent décorées, sigillées notamment, étaient importées de Gaule méridionale, de la vallée du Rhône ainsi que des ateliers du centre de la Gaule. La fouille du « Port Guillot » a également permis de recueillir un vase originaire d’Afrique du Nord. Grâce à la Saône, les ateliers de potiers locaux étaient approvisionnés en micaschiste, retrouvé sur plusieurs sites portuaires et utilisé pour la composition des dégraissants et pour obtenir la couverte dorée de certains vases.
Fig. 8 – Détail du castrum montrant le port militaire défendu par des murs et des tours
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