Page 274 - Histoire de Chalon-sur-Saône
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organise une manifestation devant la mairie. Le ministre de la Culture publie un communiqué dans lequel “il déplore la décision de la municipalité qui a pris ainsi la lourde responsabilité de mettre fin aux activités d’un établissement qui a contribué depuis des années au développement culturel de la ville, et dénonce l’intransigeance et le refus de dialogue dont elle a fait preuve dans cette affaire”.
Le 10 janvier 1984, tous les membres du personnel de la MC reçoivent leur lettre de licenciement. Le 21 janvier, l’Association de la MC, réunie en séance extraordinaire, se prononce sur les procédures de dissolution. Son président Roger Faure dénonce “la politique municipale de paternalisme et de clientélisme”. Étant donné les frais de personnel correspondant aux licenciements et les pertes des exercices antérieurs, le déficit est de 6,6 millions de F. La question est de savoir qui paiera la note : une négociation s’engage à ce sujet entre les deux tutelles (ministère et municipalité). À l’audience du mardi 14 février, un jugement du Tribunal de grande instance prononce la dissolution de l’Association et la liquidation des biens. Le 17 avril, on procède à la vente de ceux-ci aux enchères : la municipalité acquiert les deux tiers du matériel. Le 3 juillet, le Tribunal tranche définitivement : la ville restera propriétaire des biens qu’elle avait acquis par le biais de la “société d’équipement”.
On assistait ainsi à l’échec d’une politique qui visait à créer un lieu de rencontre privilégié entre tous les Chalonnais, quelles que fussent leurs options politiques et leurs préférences culturelles, et qui débouchait sur cette médiocre querelle politicienne1.
Action municipale et initiatives privées (1983-2004)
Sous les municipalités dirigées par Dominique Perben, la politique culturelle est devenue une préoccupation majeure, car la suppression de la Maison de la Culture confère à la ville un rôle décisif et fait d’elle la partenaire privilégiée des associations.
Institutions culturelles
À l’Hôtel de ville, le secteur culturel dépend d’un secrétaire général adjoint nommé par le maire et également responsable des services financiers et informatiques. De lui relèvent diverses institutions déjà anciennes.
L’École nationale de musique, devenue en juillet 2003 Conservatoire national de région, a pu s’installer en 1995 à Saint-Cosme dans un bâtiment nouveau comportant une salle de concerts, l’Auditorium ; elle accueille les enfants à partir de sept ans, en particulier ceux des classes à horaires aménagés ; 80 professeurs enseignent à quelque 1 400 élèves la musique instrumentale et vocale et, depuis 1988, la danse ; ils ont créé en 1984 un Centre musical chalonnais chargé d’organiser des concerts et patronnant, avec un important financement de la ville, l’orchestre Chalon-Bourgogne.
1 Toutes les citations concernant la Maison de la Culture sont extraites de la presse locale (Le Courrier, Le Progrès) ou du bulletin Intervenir.
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