Page 126 - Histoire de Chalon-sur-Saône
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riche, nobles ou bourgeois. Leur conduite avait été scandaleuse au XVIIe siècle, elle fut meilleure par la suite.
Saint-Georges est formé de douze chanoines, treize prébendiers, avec un doyen électif et un trésorier. Le revenu, dîmes, rentes, biens fonds, médiocre au début du siècle, s’est amélioré par la suite... Les membres de ce chapitre sont d’origine bourgeoise, moyenne bourgeoisie du comptoir et de la robe.
Le Clergé séculier chalonnais administre cinq paroisses : la cathédrale Saint- Vincent dont les bénéfices sont entre les mains du Chapitre, Saint-Georges qui fonctionne dans les mêmes conditions, Saint-Jean-de-Maizel, ancien prieuré de Cluny, à la nomination de l’abbaye, Saint-Marcel qui a appartenu à Cluny jusqu’en 1778 (puis la cure fut unie à la mense avec le titre de « prieur » à nomination royale et avec entrée aux États), Saint-Laurent, où le curé-prieur, à nomination royale, jouit de ce même droit. Aucune église chalonnaise n’est à la nomination de l’évêque. Seul, le curé de Saint-Vincent reste congruiste, ailleurs, les traitements se fixent entre 600 et 900 livres. Les titulaires sont en général des prêtres étrangers au diocèse, d’origine bourgeoise, instruits, fréquemment diplômés, en droit ou en théologie. Ils mènent une vie digne et sont souvent hostiles aux évêques. Ils sont assistés de vicaires (trois à Saint-Vincent, un à Saint-Georges, deux ailleurs) qui subsistent d’une petite congrue. Chaque église possède sa fabrique, les fabriciens sont des notables, mais les revenus sont peu importants.
En 1625, l’évêque Jacques de Neuchèze a fondé un séminaire confié aux oratoriens. En 1727, il devint aussi Collège. Ces oratoriens, très estimés par H.-F. de Tassy qui n’aimait pas les jésuites, furent des professeurs remarquables, mais le nombre de vocations était insuffisant. Le revenu du séminaire (1 200 L) consistait surtout en terres dans le Dijonnais (Ouges, Marsannay, Chenôve et Corcelles). Comme beaucoup de leurs confrères, les oratoriens chalonnais étaient jansénisants.
Les réguliers
Le Clergé régulier comprenait d’abord les ordres militaires : une « commanderie du Temple », passée entre les mains du Grand Prieuré de Champagne de l’Ordre de Malte, avec une chapelle rénovée en 1769, la Commanderie de Saint-Antoine, supprimée en 1777 et réunie à Malte, la « confrérie des 52 » établie à Saint-Antoine et qui, en théorie, devait secourir les pestiférés. La compagnie ayant cessé ses fonctions, ses biens furent transférés aux Minimes.
Chalon possède une abbaye d’hommes, les bénédictins de Saint-Pierre. Il y avait, en 1789, quatre religieux. Elle possédait un domaine foncier de 94 hectares et d’importantes ressources immobilières. Parallèlement vivaient les moniales bénédictines de l’abbaye de Lancharre, rapatriées de ce village vers Chalon par leur abbesse, Marie du Blé d’Uxelles (1626). En 1789, il y avait 16 religieuses pour un domaine rural de 81 hectares et un important revenu mobilier à Chalon.
Si les deux abbayes, au recrutement théoriquement noble, étaient aisées, sinon riches, les couvents et monastères l’étaient beaucoup moins... Il y avait quatre couvent d’hommes (carmes, cordeliers, minimes, capucins) et
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