Page 118 - Histoire de Chalon-sur-Saône
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au milieu du siècle, s’était anoblie par l’acquisition d’une charge de secrétaire du roi. En 1786, l’office fut acheté par François Noirot, maire et subdélégué. L’office était financièrement et socialement intéressant, puisque, ne pouvant cumuler, Noirot renonça à la mairie. En fait, devant la volonté de l’intendant, il conserva cette charge jusqu’à la fin de la triennalité (1787) et c’est seulement à cette date que le successeur désigné, Brunet de Maison Rouge, prit place à l’Hôtel de Ville, l’intérim de la charge de receveur ayant été assuré par commission.
Parallèlement, subsistait la recette de Saint-Laurent, héritage du bailliage du même nom, lui-même résultat de l’impérialisme ducal du Moyen Âge. Quatre-vingts paroisses de la Bresse louhannaise formaient cette recette qui n’était plus bailliage. En 1661, la charge fut achetée par Philippe Petit, puis bientôt aliénée par lui aux Burgat qui la conservèrent jusqu’en 1751, date à laquelle Claude Petit est nommé « receveur du bailliage de Saint-Laurent ». Mais en 1771, la charge est entre les mains de L.M. Poncet. En 1786, son fils, Louis est « commis par intérim », et, en 1789, Louis Marcel est à son tour receveur « en survivance de son père ». Il semble que, tant à Chalon qu’à Saint-Laurent, les receveurs aient donné satisfaction aux Élus. S’il y a des vérifications, il n’y a eu qu’un seul litige : en 1786, quand Burgat de Taisé meurt. Bien entendu, les receveurs étaient assistés de commis et d’un greffier qu’ils nommaient, soldaient et révoquaient eux-mêmes.
Armée et milices
Le militaire était sous la dépendance du prince de Condé. À Chalon résidaient trois officiers supérieurs, qui pouvaient cumuler leurs charges : le lieutenant général, le lieutenant du Roi et le gouverneur. Ce dernier a sous ses ordres un lieutenant (qui disparaît en 1766), un major, une morte-paye de 58 hommes, formée, au moins partiellement de sous-officiers invalides qui fournissent un détachement « pour le port que le Roi fait construire à Versoix » (Courtépée). Tout cela est à la charge de la Province. Les officiers supérieurs appartiennent à la haute noblesse locale : pendant un demi-siècle, les Du Blé d’Uxelles furent gouverneurs.
Tout ce monde est encaserné à la Citadelle qui pouvait recevoir 8 000 hommes. Pas d’administration militaire, l’ « étapier » en faisant plus ou moins fonction. Pendant tout le XVI I Ie siècle, la Citadelle reçut des aménagements, mais peu à peu, on y renonça. La ville et des particuliers purent utiliser les glacis et en faire des promenades. En 1787, elle fut désaffectée, et par l’entremise de l’évêque, M. du Chilleau, élu du Clergé, remise entre les mains des États qui la concédèrent à la ville.
Le ban et l’arrière ban furent convoqués pour la dernière fois en 1787 et ce fut un joli désordre. La charge de la « milice », devenue en 1771 « régiments provinciaux », détestée des populations, était, en fait légère. En 1726, le bailliage mobilisait un bataillon ; en 1771, il rentra avec Bourg et Autun dans le 41e régiment dit d’Autun et fournit un bataillon. En 1787, 103 garçons « tirèrent » et on en retint neuf. De 1776 à 1781, Chalon a fourni 41 hommes contre 21 à Châtillon, 56 à Beaune. Une charge militaire avait été assez lourde au début du siècle : l’organisation des « camps de cavalerie sur les bords de la Saône » (1685-1730). Les Élus faisaient dresser des états et la
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