Page 55 - Histoire de Chalon-sur-Saône
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Salins), consenties principalement aux nobles, ce qui permettait la pénétration de ce milieu. Et Odot acquit aussi des seigneuries : Demigny, Lux-sur-Tille, la terre de Jean de Vienne à Saint-Marcel, divers biens à Villers-les-Pots, Navilly, des terres à Saint-Vincent en Bresse, Baudrières, Simard sur les Vienne encore, Saint-Maurice-en-Rivière, Chevrey, Bruailles, le château du Petit Digoine près de Saint-Martin-de-Commune, acquis de Guillaume Damas, et Montigny-sur-Armançon, terres toutes bien réparties dans le duché. À Chalon même, il acheta le meix « de la vieille Espicerie » près du Châtelet où il eut des projets immobiliers qu’il ne put toutefois réaliser à cause de la proximité de la forteresse ducale ; il possédait aussi la « Tielerie aux Chandeliers » (la tuilerie de la famille Chandelier) avec laquelle il fut en indivis pour trois maisons, rues Saint-Georges et au Change, qu’il réussit à se faire céder complètement.
Son rôle dans l’entourage ducal commença dès 1429, année où Odot fut désigné pour le gouvernement de la châtellenie de Chalon. Peu après, la duchesse Isabelle lui confia le soin de gérer en partie ses biens en Bourgogne. À plusieurs reprises, la Chambre des comptes le missionna ; en 1430, 1436, il fut chargé de la cherche des feux ; en 1439, il fut l’un des délégués, avec Jean Germain, commis pour négocier avec les Écorcheurs. Il prêta surtout énormément d’argent au duc Philippe et à son fils Charles. Il mourut vers 1471, âgé d’environ 88 ans.
Dans le service des ducs, nous allons retrouver les derniers grands personnages : les évêques...
Les évêques XIVe (suite)-XVe siècles
L’identification de Jean Gayffier de Saint-Just (1361-1369) à l’auteur de l’un des volumes « Mémorial » de la Chambre des comptes de Paris dont il fut l’un des maîtres a été récemment mise en doute. Quant à Geoffroy de Salagny (commune de Vauxrenard, canton de Beaujeu), frère de Jean, évêque de Mâcon, lui-même doyen du chapitre de cette ville, chapelain du pape et professeur de l’un et l’autre droit (canon et romain), il est le commentateur de l’Infortiat, dernière partie du Digeste, qu’il a truffé de notes personnelles grâce auxquelles ses missions et voyages sont connus ; une copie de son manuscrit était dans la bibliothèque du président Bouhier à Dijon (à Troyes maintenant), une édition fut imprimée à Lyon en 1552 (avec une erreur dans le nom de l’auteur : Saligny). Il fut envoyé à Bayeux dès 1374 et il y mourut rapidement.
Nicolas de Verres, ou Vères, natif de Pont-sur-Yonne, secrétaire du roi Charles V pour lequel il mena la négociation du traité de Brétigny (1360) et chapelain du pape Grégoire XI, obtint de celui-ci la permission pour l’évêque et les chanoines d’être inhumés, s’ils le souhaitaient... dans la cathédrale qu’il consacra enfin en 1403. Le duc Philippe le Hardi ayant autorisé une cinquantaine de familles juives à se fixer dans le duché, cinq ménages arrivèrent à Chalon, deuxième ville juive en Bourgogne après Dijon (le bannissement royal interviendra dix ans plus tard). Les juifs habitaient pour la plupart la Grande rue, dite précisément rue des juifs, où ils avaient leur école ; la synagogue était peut-être dans le quartier de la Citadelle, le cimetière étant rue Sainte-Croix actuelle. Nicolas régla aussi un
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