Page 263 - Histoire de Chalon-sur-Saône
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l’élection présidentielle, la gauche chalonnaise se redresse (41,4 %) grâce au progrès de toutes ses composantes (Lionel Jospin arrive même en tête avec 24,8 %) et au ralliement des Verts de Dominique Voynet. Au second tour, Lionel Jospin (48,4 %) dépasse sa moyenne nationale. Aux municipales qui suivent, la répartition des voix est différente et témoigne (comme cela avait été le cas au temps de Georges Nouelle et de Roger Lagrange) du poids des considérations locales et des personnalités. Trois listes sont en présence : celle du maire (“Tous ensemble pour Chalon”), qui a appartenu pendant deux ans au gouvernement Balladur et fait état de nouvelles réalisations dans de nombreux domaines ; celle de la gauche (“Chalon à cœur”), profondément renouvelée (cinq des conseillers sortants ne se représentent pas, et parmi eux les protagonistes des combats précédents, Maurice Mathus, Jean Chapron et Jean Truc) et dirigée par Jean-Claude Segaud, premier secrétaire départemental du PS, qui, selon Le Courrier, possède “la carrure nécessaire” pour s’opposer à Dominique Perben, mais est assez peu connu dans la ville ; celle enfin du Front national (“Chalon fait front”) conduite par Jean Coupat. Au lendemain du scrutin, qui voit une nouvelle victoire de Dominique Perben (55,6 %) et un échec de la gauche (33,8) et apporte une certaine déception au Front national (10,5 %, alors que Jean- Marie Le Pen avait frôlé les 15 %), Le Courrier publie le 12 juin un intéressant tableau comparatif et une analyse pertinente :
Cantons Communes
Chalon-O. Chalon (9 bureaux) Châtenoy-le-Royal
Chalon-Centre Chalon (11 bureaux)
Chalon-Sud Chalon (1 bureau) Saint-Marcel Saint-Rémy
Chalon-Nord Chalon (7 bureaux) (1) Y compris le Front national.
J. Chirac (2e tour)
45,9 49,0
61,0
48,0 49,8 48,7
41,8
Droite muni- L. Jospin Gauche muni-
Proportion des suffrages exprimés (en %)
“Ville plus à droite, banlieue toujours à gauche”, commente le journaliste. Car “les bataillons d’employés, de cadres moyens qui constituaient une partie de l’électorat de gauche ont quitté la ville centre”, achetant des pavillons en banlieue et contribuant “à transfomer les communes périphériques en nouveaux bastions socialistes”. Au surplus, l’implantation du Front national dans plusieurs quartiers populaires (il dépasse 15 % dans quatre bureaux des Prés-Saint-Jean et des Aubépins) y freine la remontée de la gauche par rapport à mars 1993.
Analyse confirmée par l’épreuve électorale suivante, celle des législatives du printemps 1997. C’est dans des secteurs traditionnellement orientés à gauche (Chalon-Nord, Saint-Laurent) que le parti d’extrême droite obtient ses meilleurs résultats (voisins de 17 %, contre 12,1 % à Chalon-Centre). Le redressement socialiste se poursuit (28,6 %, quatre points de plus que Lionel Jospin deux ans plus tôt) et contraste avec le recul de la droite et la stagnation des autres partis. Le second tour se présente comme un duel caractéristique entre les deux grandes tendances : Bettina Laville, déléguée
cipale (1)
61,7 43,6
73,0
64,3 40,0 44,0
61,4
(2e tour) cipale
54,1 39,3 51,0 56,4
39,0 27,0
52,0 35,7 50,2 60,0 51,3 56,0
58,2 38,6
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